Consultation : Alcool et maladie de Parkinson

23.03.2022

Je suis parkinsonien. La consommation modérée d’alcool a-t-elle une influence sur l’efficacité de mes médicaments et, de façon générale, sur ma condition mentale ?

En règle générale, la consommation d’alcool crée une sensation de détente, améliore l’humeur, lève les inhibitions et facilite les contacts sociaux – tout cela de manière temporaire et pour une durée limitée. Elle atténue également les symptômes des tremblements essentiels, mais pas dans le cadre de la maladie de Parkinson. La tendance aux chutes augmente proportionnellement à la dose consommée, en particulier chez les personnes qui manquent d’assurance motrice. En outre, les troubles de la vision affectant les parkinsonien(ne)s (diminution de la perception des contrastes) sont exacerbés et la vitesse de réaction diminue, ce qui limite encore plus leur capacité à conduire par rapport aux personnes en bonne santé. Des interactions difficilement prévisibles avec d’autres substances qui agissent sur le cerveau – c’est le cas de tous les médicaments antiparkinsoniens – se font jour. Du reste, ce que l’on entend par « consommation modérée d’alcool » varie beaucoup d’un individu à l’autre et il est préférable de clarifier la question auprès de votre médecin traitant(e).

Notons que les agonistes dopaminergiques et les inhibiteurs de la COMT (qui entrent par exemple dans la composition de Stalevo) modifient le métabolisme hépatique. Par ailleurs, la consommation d’alcool, en plus de solliciter les mécanismes de dégradation dans le foie par induction enzymatique, modifie également le métabolisme hépatique à long terme. En outre, le sevrage alcoolique ou la diminution de l’effet de l’alcool intensifie, du moins théoriquement, les troubles fonctionnels des ganglions de la base qui sont à l’origine de la plupart des symptômes de la maladie de Parkinson. On observe également une tendance accrue à la chute de tension artérielle lorsque le corps est en position verticale (un problème récurrent chez les parkinsonien(ne)s).

Prof. Dr méd. Peter Fuhr, mars 2021

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